Sous l’effet de stimuli (visuels, sonores…) ce phénomène entend trouver d’autres formes, le plus souvent familières (animaux, personnages, visages…) dans des formes abstraites ou du quotidien. Il s’agit d’une illusion d’optique, pas si rare que cela, mais qui toutefois peut prendre des proportions envahissantes chez certaines personnes.

Le cerveau perçoit son environnement en lui apportant une structure de rassurance, par le biais de liens continus en référence à des objets, personnes, endroits ou formes qu’il a déjà vu. Ainsi toute forme aléatoire est directement renvoyée à une forme référencée afin d’être assimilée et devenir une nouvelle référence.

Pour identifier ces formes, tout se passe au niveau du lobe temporal, et bien que ce processus de paréidolie puisse être enclenché suite à un dysfonctionnement cérébral, il peut aussi être lié à une différence de fonctionnement synaptique présente dès la naissance, très commune parmi la population neurodivergente.

Le test de Rorschach est directement inspiré de ce processus. Elaborée par le psychanalyste Hermann Rorschach en 1921, il est composé d’une série de 10 planches sur lesquelles apparaissent des tâches d’encre symétriques non figuratives (noir et blanc ou de couleurs) qui ont permis d’analyser la personnalité de patients en leur laissant la libre interprétation de ce qu’ils y voyaient.

Remis en cause par le milieu scientifique, il reste toutefois important de souligner le travail de Rorschach qui a soulevé un début de recherche intéressante sur le processus de référencement cérébral et entre autre phénomènes, celui de la paréidolie.

Bien entendu, il existe autant d‘interprétations et d’apparitions (visuelles, sonores…) qu’il existe de visions des choses. Là encore il ne s’agit pas simplement d’un phénomène purement mécanique, faisant objet aux sens physiques, mais qui laisse toute sa place à l’inconscient, cette partie immergée de l’iceberg, autrement dit la part inconnue de notre cerveau et bien évidemment elle est propre à chacun.

C’est en ça qu’il est intéressant d’étudier ces phénomènes et de les expliquer au mieux à un plus large public, car ce qui peut parfois être étiqueté comme trouble ou discriminé comme différence atypique, sans prendre la peine de s’y pencher, peut tout aussi bien être perçu comme un don, une faculté ou un magnifique pot-en-ciel, amenant à un angle de vision du spectre décalé, une réflexion pleine de richesse et une créativité hors normes.

J’ai donc réinterprété le concept d’évaluation de sujets en me servant de ce processus de paréidolie et en l’intégrant à mes ateliers. Ainsi, c’est à la fois le bénéficiaire qui crée la forme aléatoire pour ensuite venir y plonger et chercher une forme de référencement en lien avec sa psyché. Je l’accompagne dans la démarche mais je laisse son libre arbitre et sa propre interprétation venir évacuer, comprendre puis guérir ce qui était enfoui et qui l’empêchait d’avancer ou d’évoluer.

Par cette méthode personnelle que j’ai nommé Paréido-fil © Carina Col Fil en thérapie, l’outil scripteur devient un prolongement de la main et donc du cerveau du bénéficiaire. Il se laisse uniquement guider par son ressenti émotionnel et devient acteur de sa propre guérison.